Aujourd’hui, les infrastructures maritimes (IM), telles que digues, jetées, quais, épis, mouillages, omniprésentes sur côtes de la Manche, ne sont ni conçues ni construites dans l’objectif d’améliorer et protéger les écosystèmes côtiers et des eaux de transition, mais seulement pour servir les activités humaines : transport, pêche, aménagement et protection du littoral, plaisance, tourisme. Au contraire, les IM remplacent des écosystèmes côtiers riches par des zones artificielles pauvres en biodiversité. Ces espaces artificialisés créent de plus une barrière aux les larves et juvéniles de nombreuses espèces qui utilisent les écosystèmes côtiers comme refuges et nourricières, avant de rejoindre le large à l’âge adulte.

Pour éviter ces effets négatifs et créer des IM qui améliorent l’état écologique des côtes, il est nécessaire d’accompagner Maîtres d’ouvrage et ingénieurs vers une nouvelle méthode de conception des IM. Commençant par une analyse de l’environnement, le concepteur oriente sa stratégie en fonction des besoins du site: la protection d’une espèce menacée présente localement ou l’amélioration globale d’un site aux caractéristiques écologiques communes. La création d’indicateurs plus facile à utiliser et d’une méthode d’évaluation globale (en accord avec la Directive Cadre Stratégique sur le Milieu Marin – DCSMM) fournira aux professionnels les outils nécessaires à cette analyse. Ensuite, grâce à des opérations pilotes (OP) en environnement réel (FR et RU), le projet fournira des solutions techniques pour les deux axes stratégiques d’action (MT T1 pour la protection d’une espèce ciblée et MT T2 pour l’amélioration globale de la biodiversité). L’ innovation, qui consiste à intégrer directement dans les IM des habitats pour les organismes marins, sera rendue possible par l’adaptation de matériaux couramment utilisés (bétons) à un cahier des charges écologique précis.

Les IM biomimétiques seront déployées sur 3 opérations pilotes (OP) d’envergure et 6 sites expérimentaux (SE) pour tester différents types d’IM et assurer la transférabilité dans toute la zone F(M)A. Les améliorations apportées par ces IM seront mesurées selon les descripteurs de la DCSMM (mesure de la biomasse, de la biodiversité, de l’abondance des ressources halieutiques et de l’eutrophisation ; suivi des espèces invasives et analyse des réseaux trophiques). Le projet vise une amélioration globale d’au moins 15% de l’ensemble de ces indicateurs par rapport à la situation existante. Les technologies développées seront adaptées à la fois à la construction neuve et à la réhabilitation des IM existantes.

La rentabilité économique des IM biomimétiques est assurée en travaillant sur la base de matériaux et techniques de constructions connues pour garantir surcoût négligeable (<5%) par rapport aux technologies existantes. Nous accélèrerons la mise sur le marché de nos solutions par la création formations (MT T3) et de business models à destination des donneurs d’ordre, maîtres d’œuvres et entreprises.